Né de la collaboration entre Olessia Venediktova et Larisa Pelle, le projet "New Soviet Picture" réunit textes et photographies pour rendre compte des réalités d'une autre Russie, celle des provinces et des campagnes dans lesquelles survivent, loin de l'opulence et la vitalité de Moscou, les oubliés du système capitaliste, fantômes silencieux, nostalgiques d'une nation à jamais disparue.
A Saint-Pétersbourg et surtout à Moscou, la Russie post-soviétique, convertie à un capitalisme fulgurant au lendemain de l'effondrement du bloc de l'Est, affiche son insolente opulence par la perpétuelle mutation de ses paysages urbains, où chaque marque internationale de luxe est présente, où de nouveaux immeubles abritant des habitations somptueuses sortent régulièrement de terre. Pourtant, en s'éloignant des mégalopoles et de l’image qu’elles proposent d'une conversion réussie à une économie de marché globalisée, apparait un autre monde, celui que l'on prend soin de cacher car il abrite la face sombre et inévitable du capitalisme, son revers, l'immense fabrique de la pauvreté qui autorise la richesse ostentatoire d'une minorité. Le projet « New Soviet Picture » juxtapose images et textes pour rendre compte de cette autre réalité, celle des oubliés du système capitaliste, millions d’invisibles provinciaux, souvent ruraux qui, depuis une dizaine d'années, ont abdiqué, se réfugiant dans une nostalgie soviétique d'autant plus fantasmée que son époque, ils le savent bien, est révolue.