Protéger le patrimoine : qui serait contre ? Mais qu’entend-on par là, au juste ? Un héritage commun, une culture locale ou nationale, une identité plus ou moins populaire dont il est dit qu’elle traverse le temps (ou le doit).
Ce passé, mis en récit, ne manque pas d’être mobilisé pour peser sur notre temps. Le patrimoine, raconté et financé par le sommet, devient alors affaire de grands hommes, d’émotion anecdotique ou de consensus inoffensif — et lorsque les humbles apparaissent, ils le sont comme autant de victimes passives d’un ordre qu’il ne s’agit évidemment pas de contester. Contre un usage contre-émancipateur, identitaire ou marchand du patrimoine et de l’Histoire, ce texte invite à une reprise en main démocratique : une autre mémoire est possible. ☰ Par Arthur L.